Permettez-moi de vous tutoyer le temps de cet entretien. Qui est Barbara Kanam ?
C’est plutôt difficile de se décrire, je préfère laisser le soin aux autres de le faire.
Par contre si je devais faire brièvement une description de moi même, je dirai que j’ai beaucoup d’humilité, sinon je ne serai pas là où je suis aujourd’hui.
Je suis aussi quelqu’un d’ouvert et passionnée. La musique que je crée est le reflet de ma personnalité.
Quand tu ne chantes pas, que fais-tu de tes journées ?
Je suis une casanière, j’aime m’occuper de mon intérieur, prendre le temps de revenir à des choses essentielles en essayant de mener une vie comme tout le monde.
Cuisiner, faire mon ménage, emmener mon fils à l’école tel est mon quotidien.
Je fais également beaucoup de sport et j’adore la lecture.
Chacun de nous à sa propre définition de la culture. Quelle est la tienne ?
La Culture, je la définis surtout selon mon vécu, mes influences, mon environnement. Je comprends que la musique soit un pan de la Culture, mais c’est l’une des parties qui, je pense, touche de la manière la plus universelle et de la plus profonde les gens.
Je travaille dur pour que ma musique soit la plus accessible sans renier mes racines et mes origines.
Plus largement la Culture est la définition que l’on peut se faire des liens entre les communautés, je souhaite réunir les gens, tout simplement.
D’où viens-tu ?
Je suis née à Bukavu au Congo (Rdc), un certain 27 septembre. J’ai grandi à Kinshasa la capitale, puis à Lubumbashi ma ville natale dans la province du Katanga.
J’ai obtenu mon Bac à Kolwezi pour ensuite commencer mes études universitaires à Johannesburg. C’est la toute première ville où j’ai pu chanter.
J’ai eu la chance de recevoir ma formation musicale à la prestigieuse Psalmody Academy Rhema.
Parle-nous de tes débuts à Abidjan (Côte d’Ivoire)
Mon idylle avec la Côte d’Ivoire a débuté en 1996 quand ma famille et moi avons immigré dans ce pays qui m’est si cher.
J’y ai poursuivi mes études universitaires et c’est en 1998 que j’ai rencontré Alpha Blondy et son manager Koné Dodo lors d’un concert organise par Mel Théodore à l’hôtel Ivoire.
J’ai sorti mon 1er album Mokili, ensuite s’en est suivi Teti en 2003 et Karibu en 2009, cette fois sous mon propre label Kanam Music.
La mode pour toi, c’est quoi ?
Étant quelqu’un d’ouverte, je suis plutôt portée sur les mélanges entre le style traditionnel et moderne. J’ose mais tout en restant classique avec une touche de glamour.
J’ai fait le tour du monde, j’ai vu beaucoup de choses autour de moi dont je m’imprègne. Je suis une fan de mode et quand j’en ai l’occasion j’assiste régulièrement à des défilés.
Je suis très souvent habillée par des créateurs africains tels que Memel, Gilles Touré, Sadio Bee, etc.
D’ailleurs, je pense que nous n’avons rien à envier aux autres en termes de mode.
Nous avons de beaux tissus, de belles matières, de belles couleurs : le Bazin, le pagne, le rafia et j’en passe…
Quelles sont tes ambitions dans la vie ?
J’ai eu la chance d’assouvir de nombreuses passions. Le métier que je fais m’a permis de connaître beaucoup de gens et de voir beaucoup de choses ; rencontres, voyages, célébrités, concerts, une vie de rêve je dois bien l’avouer !
Maintenant, je veux davantage me tourner vers les autres et donner encore plus d’amour à mes fans et puis qui sait, peut-être à de nouvelles personnes qui ne connaissent pas encore Barbara.
Où vas-tu ?
Je vais là où les gens écoutent de la musique : partout. Parce que la musique est le meilleur moyen pour s’évader et il n’existe pas de limite à l’évasion.
Quels sont tes meilleurs souvenirs dans le domaine artistique ?
Lucie Eyenga la première chanteuse congolaise, Myriam Makeba une grande dame très engagée, Abeti Massikini, Mpongo Love et bien d’autres.
Des femmes visionnaires et de vraies modèles.
J’essaye de m’inscrire dans leur continuité par ma voix et ma façon de chanter. Je veux être à la hauteur à travers ma musique et mes compositions.
Je veux qu’on me dise demain : » Barbara, tu es un modèle pour la femme Africaine ».
Entretien réalisé en 2013
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