Déconstruction des discours médiatiques sur le chômage et la stigmatisation sociale : Un examen critique par Bettina Flores.
Chômage et Café du commerce…
Un chroniqueur du week-end sur une radio d’État donnait le 30 mars dernier son avis sur le déficit public : « La seule façon de remplir les caisses, c’est qu’il y ait plus d’actifs, on manque de salariés dans plein de secteurs ».
Lapallissade n’aurait pas dit mieux… La troisième réforme de l’assurance-chômage d’Emmanuel Macron est en route sous l’égide de Gabriel Attal, comme si les deux précédentes n’avaient pas suffi qui ont fait passer le départ à la retraite à soixante-quatre ans.
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Le chroniqueur dont je préfère oublier le nom, s’exprimait sur le déficit public de la France qui s’est fortement aggravé en 2023, j’ajouterai suite à la crise du Covid-19 (soutien financier aux salariés assignés à résidence pendant les confinements, Prêt Garanti d’État pour les entreprises – à rembourser quand on n’a pas fait faillite entre-temps, financement massif de masques – inutiles et toxiques, de tests PCR pour détecter des « malades » en bonne santé, sans oublier les fameux-fumeux « vaccins » à ARNm, dont le contribuable injecté ou non, devra payer la prise en charge des effets secondaires graves par la Sécurité Sociale de jeunes comme de moins jeunes, s’ils ne sont pas déjà morts…
Je n’ai jamais retrouvé d’emploi à Perpignan.
D’après ce chroniqueur, il y aurait en France « Une culture du chômage, c’est le fait qu’on a donné des droits plus longs, notamment pour les ‘’travailleurs’’ d’un certain âge (qui) pouvaient avoir une plus longue période de chômage, qui pourrait servir de pré-retraite ».
Pourtant, toujours d’après notre spécialiste, la durée moyenne du chômage en Europe est de douze mois. Il considère que « Ce ne sont pas des régimes épouvantables ».
Chômage et formation seraient liés. Certes, quand on connaît les difficultés des salariés pour avoir accès à la formation en entreprise. Mais, la cause première pour cet « expert » est le « lien entre chômage et acceptation de changer de métier, parce que 50 % des Français considèrent, et c’est plus qu’il y a quelques années, que les chômeurs, en fait, ne cherchent pas vraiment du travail » !?
Ben voyons, si le Café du commerce le dit… C’est sûr, quand on est viré d’une boîte, qu’on a cinquante ans ou plus, une famille à nourrir, un crédit pour la maison, pour la voiture et j’en passe, on préfère se la couler douce en priant le Ciel qu’un miracle arrive…
Quand j’ai quitté la région parisienne, après avoir claqué la porte de l’Université suite au harcèlement administratif que j’ai subi, précédé du harcèlement sexuel de deux responsables dont le deal était clair : sexe en échange d’un CDI et autres avantages, je n’ai jamais retrouvé d’emploi à Perpignan. Ce n’est pas faute d’avoir cherché pendant des années, d’avoir suivi même une formation obligatoire pour apprendre à faire un CV, alors que je l’ai enseigné pendant des années à des étudiants… pour au bout du compte, assez rapidement me retrouver avec quatre cent quatre-vingt euros de revenus par mois.
Et tant pis, si c’est mal payé, s’il faut déménager
« L’expert » continue : « Et, il n’y en a que 45 %, qui ne commence pas tout de suite à chercher. On se dit bon, j’ai un an, un an et demi en plus (…). On manque de salariés dans plein de secteurs (lesquels ? Pas précisé…) et il faut le dire aussi que les deux tiers des salariés rêvent de changer de métier » dont un quart en change, d’après lui. Et tant pis, si c’est mal payé, s’il faut déménager (on se demande comment, avec quel argent et un logement introuvable).
Le summum de la démonstration arrive : « Dans les femmes, il y a beaucoup de femmes seules avec enfants (un million deux cent mille exactement et une femme sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté), elles n’ont pas les mêmes capacités (sic!), ni de se former ni d’être mobiles (exact), d’ailleurs souvent, elles n’ont pas le permis de conduire » !?
Il reconnaît qu’il y a quand même « des malheureux qui cherchent du travail désespérément mais qui n’en trouvent pas » (mince alors !).
En conclusion : « (…) la seule façon de remplir les caisses, c’est qu’il y ait plus d’actifs, plus de cotisations à la sécu, plus de gens qui payent des pensions, qui payent des impôts etc. ».
D’après lui, à une époque on manquait d’emplois : « C’est toujours vrai, mais c’est beaucoup moins vrai. Donc ça signifie que les emplois qui ne sont pas occupés sont peut-être aussi des emplois un peu plus pénibles », dont personne ne veut en fait et pour cause…
C’est « un certain nombre de métiers, où après la grande pandémie (sic!), on a moins envie de les faire (lesquels ? Infirmiers, enseignants, personnels d’entretien, aide-soignants en EHPAD, éboueurs…) parce qu’on s’est rendu compte que ça contraignait la vie de famille, la qualité de vie etc. ».
Inégalités hommes-femmes dans la réussite au permis de conduire
Décryptage : le télétravail « forcé » pendant les confinements a rendu les gens paresseux et de toute façon, les licenciés, les sans travail sont des gros paresseux… Il s’appuie sur un taux de chômage de 7 %, quand on connaît le nombre de personnes qui ont été radiées, celles dont les droits à une indemnité ont disparu ou ont été réduits à une peau de chagrin, celles qui ont basculé dans le RSA (Revenu de Solidarité Active) suite aux dernières réformes…
La seule solution à ses yeux pour remédier à la situation c’est : « d’avoir des règles uniques en Europe, puisqu’en gros c’est quand même un marché extrêmement interconnecté » : no comment… Et pendant qu’on y est, si une petite guerre mettait tout ce beau monde au travail… Le taux de chômage officiel en France est exactement de 7,5 %, celui des 15-24 ans de 17,70 %, la part du temps partiel de 17,50 % qui touche en majorité les femmes (chiffres INSEE du 13 février 2024).
Pour en revenir aux femmes qui soi-disant n’ont pas le permis de conduire, 49 % d’entre elles ont eu un permis B en 2018, avec 63 % de réussite à l’examen chez les hommes contre 53 % chez les femmes, 647 145 hommes/453 936 femmes ; 47,3 % d’entre elles l’ont obtenu en 2021 : je ne vois pas en quoi les femmes conduisent moins que les hommes !
Par contre, 86 % des hommes conducteurs de moins de vingt-quatre ans sont tués sur les routes (chiffres de 2015). Les stéréotypes de genre à l’égard des hommes et des femmes au volant jouent un rôle important, que ce soit du fait des attentes sociales (la voiture, symbole de virilité pour les hommes) et affectent les moniteurs d’auto-écoles et les examinateurs, d’où un différentiel de réussite de près de dix points entre les deux sexes (« Inégalités hommes-femmes dans la réussite au permis de conduire : paradoxe et explications », Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, 30 novembre 2020).
Les golfeurs sont une minorité riche qu’il faut protéger
On aimerait entendre les féministes sur le sujet bien qu’elles n’existent plus et aient été remplacées par les néo-féministes (mis en gras par moi-même) qui s’intéressent plus au signe de virilité du barbecue et aux femmes qui mangent deux fois moins de viande que les hommes, qu’aux véritables inégalités qu’elles subissent.
D’ailleurs, a-t-on vu beaucoup les néo-féministes se mobiliser pendant les manifestations en Iran en septembre 2022 où des femmes ont été battues, arrêtées (je passe sur ce qu’elles subissent en prison), tuées pour avoir laissé tomber le voile et montré leurs cheveux, symbole féminin il me semble ?
Dans une chronique précédente en mars 2024, le même « expert » s’était fendu d’un « Arrêtons d’attaquer des groupes sociaux, c’est une mauvaise pente qu’il ne faut pas choisir », en parlant d’une manifestation à Villeneuve-de-La Raho à dix kilomètres de Perpignan, contre le projet immobilier d’un golf avec hôtel et logements, alors que le département connaît une sécheresse depuis deux ans avec des arrêtés préfectoraux (du 23 février 2023 au 4 avril 2024) interdisant de remplir sa piscine, de laver sa voiture, d’arroser ses tomates…
D’après lui, « Ce n’est pas illégitime d’avoir un golf qui autour de lui, va attirer des centaines d’emplois, des résidences etc. ».
Ce discours de propagande
Et tant pis si les agriculteurs manqueront d’eau, ils n’auront qu’à s’adapter en changeant leurs cultures trop consommatrices en eau !?
La maire de la commune qui fait la promotion du projet, « explique aussi qu’il n’y a pas d’exploitations agricoles, et que c’est un territoire en friche depuis des années ».
Bref, les golfeurs sont une minorité riche qu’il faut protéger… et tant pis si c’est au détriment d’une majorité pauvre ! Aujourd’hui, quelle que soit la revendication, la minorité bruyante passe systématiquement avant la majorité silencieuse…
Vous me direz, quel intérêt de rapporter de telles inepties, de pareils stéréotypes, une telle misogynie ? Tout simplement pour dénoncer la propagande médiatique mise en œuvre pour culpabiliser, trouver à des faits des explications qui n’en sont pas, avancer des fausses vérités, des fausses données, inévitablement non sourcées et idéologiser à des fins politiciennes une réalité sociale – le chômage de masse – qui touchent des millions de Français avec ce lieu commun qui consiste à dire que si les gens sont sans travail, c’est qu’ils le veulent bien !
Ce discours de propagande bien évidemment, ne s’arrête pas à cette question mais concerne tous les aspects de la vie, du climat à la guerre en passant par les épidémies…
Ceux qui le dénoncent, sont accusés de diffuser des fake niouzes. Il serait temps que les Français et les Européens plus généralement, se réveillent en dénonçant ce Ministère de la Vérité orwellien…
#Travail #InégalitésSociales #Féminisme #RéformesÉconomiques #DroitDuTravail #SécuritéSociale
Chômage et Café du commerce…
©Bettina Flores, le 22 avril 2024.
Merci Bettina pour cet article très intéressant !
Bonjour Bettina, je suis très déçu suite à la lecture de l’analyse concernant le droit à l’IVG inscrit dans la Constitution. Je suis entièrement d’accord avec Sébastien Recchia qui vient de diffuser une capsule dénonçant ce scandale… et suis entièrement d’accord avec lui.
Merci Anne-Marie pour ton gentil commentaire. Je suis tes publications sur FB avec plaisir.
Je n’ai pas vu la capsule de Sebastien Recchia. Aussi, je ne peux pas en parler. Je pense que l’IVG n’avait pas besoin d’être dans la constitution mais d’être appliquée correctement sur le terrain, ce qui n’est pas le cas…