Entretien avec l’écrivain Stéphane Hoffmann

L'écrivain Stéphane Hoffmann nous parle de son livre

« Un enfant plein d’angoisse et très sage»

Un écrivain qui raconte gaiement des histoires tristes.

De l’envie de raconter l’histoire d’une famille où le manque d’amour se transmet de génération en génération – par maladresse plus que par méchanceté – jusqu’à un enfant qui découvre, grâce à un chien, qu’il peut être aimé. Et, donc, qu’il peut aimer. Grâce au chien Jojo, qui l’aime de manière absolue, Antoine découvre à 13 ans la force et la puissance de l’amour.

La volonté de se libérer de l’air du temps, qui est pesant, pour retrouver un peu de légèreté, c’est-à-dire de liberté. C’est parce que la vie est à pleurer qu’il faut la chanter.

La culture m’assomme, je n’aime que le plaisir. La culture est scolaire, gouvernementale, obligatoire : une mainmise de la société. C’est, par exemple, la Fête de la Musique : à fuir.

 Le plaisir, au contraire, élève et libère, à condition d’être exigeant avec lui. J’aime ce qui n’a l’air de rien et qui, pour peu qu’on y accorde de l’attention, devient l’essence même de la vie. Ce qui protège et qui élève. Ce qui donne à la fois une armure et des ailes.

 J’ai eu cette sensation chaque fois que j’ai vu Charles Trenet sur scène. La première en 1975 à l’Olympia, la dernière à Pleyel en 1999. Un récital de Trenet avait l’air tout bête : un vieux bonhomme, deux pianistes, un contrebassiste, une vingtaine de chansons connues par cœur. Et ce tout bête donnait en deux heures une force et une vaillance incroyables.

 Si, parfois, mes livres pouvaient atteindre à cela, j’en serais très heureux et n’aurais pas perdu mon temps sur cette terre.

Entretien réalisé en 2016

Dans ce portrait d’une famille où la tendresse passe mal, on croise une chanteuse qui ne veut plus chanter, un Anglais qui n’aime que les chaussettes et la reine, un petit chien bien imprudent et une égoïste qui veut être ministre. On fait des virées à Londres et à Monaco et une traversée du lac Majeur. Il y a encore des blessures d’amour mal guéries et, bousculant tout ce monde, un enfant qui cherche la liberté.

Stéphane Hoffmann retrouve ici le ton des Autos tamponneuses, des Filles qui dansent et de Château Bougon. 

Il aime rire des choses graves et nous émouvoir du spectacle souvent pitoyable des grandes personnes.

Journaliste et critique littéraire, Stéphane Hoffmann publie Le Gouverneur distrait en 1989 et obtient le prix Nimier pour Château Bougon en 1991. Des filles qui dansent (2007) et Des garçons qui tremblent (2008) le consacrent comme un de nos plus brillants romanciers. Les autos tamponneuses, en 2011, confirment son succès.

« Elle dit non à quelque chose qui lui déplaît. Elle en a la possibilité et elle a bien de la chance. C’est pour ça que j’ai hâte d’être vieux. Pour pouvoir dire non. Comme grand-mère. »

« Je hais ce blondinet qu’on appelle le Petit Prince. Le petit con du bouquin de Saint-Ex, lavement que les profs flanquent dans le cul des élèves. Il fait bien chier, ce Petit Prince ».

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