Violences policières et crise sociétale
Une plume incisive qui met en lumière les défis sociaux et politiques actuels. L’auteure peint avec finesse une toile complexe, invitant à la réflexion et à la remise en question.
Comment un représentant des forces de l’ordre a pu perdre son sang froid en tirant à bout portant sur un adolescent qui conduisait, comme tant d’autres, sans permis de conduire ? Ce que l’on a appelé les « émeutes sociales » n’en ont que le nom : ce ne sont pas des émeutes et elles n’ont rien de social. Aucune concertation, aucune revendication politique n’a accompagné ces événements. Je ne m’attarderai pas sur la récupération victimaire de mouvements racialistes du style « Je souffre donc, j’existe »… celle politique et médiatique du pouvoir, qui en ont été faites de façon très opportune. Ces événements ont révélé la crise des valeurs et la crise de régime qui touchent le pays depuis longtemps déjà.
Les Ritals et les Polacks du début du XXe siècle
Un voleur de canette de Red Bull s’est pris dix mois de prison ferme, à peu près le même tarif, un an ferme, qu’un ex-magistrat de Dijon qui prostituait sa fille de douze ans sur internet à des pédophiles, dont la peine a été allégée en appel à deux ans de prison avec sursis !? On ne pouvait pas faire mieux en l’envoyant en prison pour le simple vol d’une canette en en faisant à coup sûr un caïd de la drogue à sa sortie. En matière de réponse judiciaire, il semblerait que c’est deux poids, deux mesures…
Malheureusement, la mort de victimes de violences policières n’est ni la première ni la dernière. Or, celle de Nahel a défrayé opportunément la chronique. Combien de manifestants pacifiques ont été nassés, gazés, tabassés, blessés, mis en garde-à-vue arbitrairement ces dernières années (cf. les Gilets Jaunes, les manifestants contre la réforme des retraites) ?
Que ces gens doivent retourner au bled. Quel bled ?
La stratégie du chaos sert le pouvoir pour réprimer toujours plus, terroriser le citoyen lambda qui assiste impuissant aux événements assis devant sa télévision et pour réduire toujours plus les libertés civiques au nom d’une improbable sécurité censée rassurer tout le monde. Je passe sur la politique de la ville depuis plus de quarante ans qui fait de l’immense majorité tranquille des émigrés, des parias, le jeu des associations d’islamisme politique qui prennent la place des pouvoirs publics qui ont déserté les lieux, la politique migratoire désastreuse de l’Union Européenne, les guerres dans le monde qui jettent des millions de réfugiés sur les routes de l’exil etc.
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Il paraît, d’après des propos réactionnaires de donneurs de leçon, que ces gens doivent retourner au bled. Quel bled ? Celui de leurs grands-parents où ils n’ont jamais mis les pieds, sans parler l’arabe ? C’est comme si on me disait de retourner dans le (magnifique) bled de mes aïeux siciliens, l’Isola delle Femmine, qu’ils ont quitté du jour au lendemain à la fin du XIXe siècle pour fuir la mafia. Ah ! J’oubliais, les Italiens et les Nord-Africains, c’est pas pareil. Je demande à voir concernant les Ritals et les Polacks du début du XXe siècle qui ont émigré pour travailler dans les hauts fourneaux et les mines de charbon de Lorraine, si cela les a beaucoup aidés d’être catholiques !
Combien de Musulmans français suivent les rites de leur religion, l’équivalent pour les Chrétiens de la dinde à Noël… et combien qui sont pratiquants considèrent que la religion est une affaire privée qui ne regardent qu’eux, en étant plus laïcs que pas mal de Français dits de « souche », même si je ne sais trop ce que ça veut dire en France.
Le frangin petit dealer de shit
D’aucuns diront elle peut toujours causer, elle n’y connaît rien. Justement, contrairement aux bobos parisiens et aux moralisateurs à la petite semaine qui n’ont jamais franchi le périphérique, j’ai vécu neuf ans en deux temps dans le 93 (de la famille, pendant quarante ans). J’y ai enseigné la communication une douzaine d’années, à l’université Paris XIII-Nord.
Je connais bien les jeunes issus des quartiers : à Villetaneuse et à Saint-Denis, dans les cours 20 % étaient des « têtes blondes », 80 % des « rebeus » avec quelques « blacks » et cela se passait remarquablement bien car c’était des cours vivants avec des étudiants vivants qui en voulaient parce qu’ils avaient déjà une vie derrière eux malgré leur jeune âge.
Et pourtant c’était loin d’être facile pour la plupart, entre un qui dormait littéralement en cours car il était gardien de nuit dans un hôtel pour payer ses études, une autre qui voyait régulièrement débarquer aux aurores les flics, perquisitionner l’appartement de fond en comble, tout le monde sorti du lit, le frangin petit dealer de shit, menotté et mis en garde-à-vue, une autre qui devait en plus de ses cours, s’occuper de toute la marmaille, ses petits frères et sœurs pendant que sa mère traversait tous les jours la banlieue pour faire des ménages dans une entreprise à l’autre bout de Paris etc.
Blanc ou noir, la vérité se situe souvent au milieu
On me dira oui, mais c’est « le haut du panier », ils ne sont pas représentatifs !
Justement, ils le sont d’autant mieux qu’ils ont le mérite d’avoir franchi tous les obstacles et n’ont rien à voir avec les NAP (Neuilly-Auteuil-Passy) dans un institut universitaire très chic de l’Ouest parisien où j’ai enseigné également et n’ai tenu qu’un an tellement c’était mortel…
Je faisais pourtant les mêmes auteurs, les mêmes textes en sciences humaines, textes littéraires compris, qu’à Paris XIII et à Paris Est-Marne-La Vallée aussi où les étudiants étaient à moitié issus de l’émigration. Ce sont ces mêmes populations que les chanceux confinés en télétravail, étaient contents de voir partir travailler : aides-soignants, personnels de nettoyage, agents de sécurité, caissières de supermarché, éboueurs, livreurs à bicyclette ubérisés etc.
Il paraît que les policiers doivent avoir un statut spécifique qui les empêche d’être condamnés en cas de débordements graves, les « Bacqueux » en civils et armés (Brigades de police Anti Criminelles) et les BRAV-M (les nouvelles Brigades de Répression de l’Action Violente Motorisée) pendant les manifestations qui utilisent des LBD (Lanceur de balles de défense) ou des matraques !
Il ne s’agit pas non plus de faire de l’anti police primaire. La grande majorité des forces de l’ordre fait son travail correctement dont la mission première est de protéger les citoyens. Une jeune policière rencontrée lors d’un covoiturage m’avait dit que les Bacqueux avaient très mauvaise réputation, qu’ils n’avaient rien à faire dans les manifestations et qu’ils nuisaient à l’image de la police dans le grand public.
Aussi, tout n’est pas manichéen, blanc ou noir, la vérité se situe souvent au milieu dans une zone grise.
On n’apprend plus rien à l’école
Pendant ce temps, 8,3 % des Européens n’ont plus les moyens de se payer un repas décent tous les deux jours, ont du mal à se nourrir d’après la Commission Européenne pour les personnes en situation de pauvreté dans l’Union. Les familles monoparentales avec un enfant sont impactées à 7,4 % et les ménages de deux adultes avec trois enfants à 8,6 %. L’inflation du prix des denrées alimentaires est de 11,9 % (16 % pour les fruits et légumes) due à une guerre en Ukraine qu’on nous a fabriquée et à l’augmentation du prix de l’énergie qui en résulte.
Des Français (j’en connais) ont le choix entre payer leur facture d’électricité pour se chauffer ou leur loyer, mais pas les deux. Des personnes, retraitées mais pas que, bien habillées, font la manche devant les supermarchés pour se payer à manger. Pendant ce temps, une loi de programmation militaire a été votée au Parlement dont l’article 23 est très inquiétant et dont personne ne parle.
Des députés français de gauche comme de droite ont voté au Parlement européen la motion contre l’indemnisation des victimes des effets secondaires par le laboratoire Pfizer. Certains ou plutôt certaine, après avoir confondu le bouton rouge avec le bouton vert avec une copine lors d’un précédent vote, maintenant de peur de se tromper, s’est abstenue !?
Comment les Français peuvent-ils faire confiance aux politiques et aux institutions qui ne fonctionnent plus ? On n’apprend plus rien à l’école et surtout pas à développer son esprit critique : on l’a vu pendant la crise du Covid-19 avec les mesures sanitaires délétères acceptées sans piper mot, les injections à ARNm en phase expérimentale, de même.
Une jeunesse gavée de séries Netflix
La réforme des retraites passée aux forceps par le gouvernement malgré toute la France dans la rue, ne risque pas de rétablir la confiance, celle de l’assurance chômage qui a mis sur le carreau des millions de Français sans travail en faisant baisser artificiellement les chiffres, non plus.
La justice, le parent pauvre du pays avec l’hôpital, ne va pas mieux. Et ce ne sont pas les magistrats qui répriment férocement tous ces jeunes qui vont arranger les choses, ni les médecins qu’on empêche de soigner avec des urgences hospitalières qui ferment etc.
Aussi, ces dites émeutes sociales ne sont que le reflet d’une crise institutionnelle, politique, identitaire, culturelle, sociétale d’une jeunesse gavée de séries Netflix, qui passe son temps à faire des selfies sur les réseaux sociaux, qui prend la fiction pour la réalité, se croit dans un jeu vidéo, et non pas un soi-disant choc de civilisation, non pas un « ensauvagement » de jeunes des cités comme on aime à le faire croire pour diviser, fracturer la société française, à des fins politiques.
Ce contre-feu médiatique permet d’oublier le reste pour la « bonne santé » du peuple… qui pendant ce temps, regarde ailleurs.
La question Woke à l’école dès l’âge de trois ans
Il paraît qu’un remaniement ministériel a eu lieu qui n’en a que le nom vu les poids lourds du gouvernement qui sont maintenus : Borne, Darmanin, Dupont-Moretti, Le Maire et aussi Panier-Runacher. Mais, on est sauvé Marianne-Marlène Schiappa a été débarquée ! C’est bien pratique, ça lui évite de démissionner. On espère – tous – qu’elle aura le temps de se remettre à l’écriture de romans « pornographiques »…
Le gouvernement continue de se droitiser et de se bureaucratiser avec un fonctionnaire, ancien directeur d’une ARS (Agence Régionale de Santé) qui est nommé Ministre de la Santé. Ses conflits d’intérêt patents ont été balayés d’un revers de main par la Premier Ministre qui a publié un décret pour qu’il soit « déporté ».
On lui fait confiance pour la campagne de réinjection à ARNm en octobre…
On compte aussi sur le nouveau Ministre de l’Éducation pour approfondir la question Woke à l’école dès l’âge de trois ans, dans le prolongement de son collègue qui l’a précédé.
Last but not least, la nouvelle Ministre des Solidarités et des Familles nous en a sorti une bonne sur BFM TV le 22 juillet dernier : « Il ne s’agit pas de gérer la pauvreté mais de faire en sorte que les gens vivent mieux dans la pauvreté » !?
Je pense qu’il y a eu une erreur de casting : pourquoi ils ne l’ont pas mise au Ministère de « L’Urgence climatique » ?
Il paraît que dans le Nord de la France où les températures ne dépassent pas les 18°, la nouvelle science climatique nous dit que le ressenti en fait est de 25° et que les gens crèvent de chaud mais qu’ils ne s’en rendent pas compte…
Un nouveau concept est né qui sonne comme du déjà vu : « le malade climatique asymptomatique »…
Aussi, vous l’aurez compris, on reprend les mêmes et on recommence !
© Bettina Flores, le 22 août 2023.
Articles pertinents , bien écrits, d’une liberté d’opinion tranchée qui change avec la médiocratie « mainstream » d’un certain journalisme politiquement correct !…Merci Bettina Flores, ne changez pas !….
Merci Michaël pour ce commentaire très encourageant qui me motive à continuer dans cette voie.
Bien à vous. Bettina.