GRANDE INTERVIEW - Clara Marchaud : "L’ampleur des violences est massive."

Entretien avec Élisabeth Campagna-Paluch

Entretien avec Élisabeth Campagna-Paluch

Entretien avec Élisabeth Campagna-Paluch

Nous recevons aujourd’hui Élisabeth Campagna-Paluch à l’occasion de la sortie de ses deux livres « Didier Raoult, Médecin résistant ? Une enquête sociologique au cœur de la crise politique et médiatique du Covid-19 » et « Chroniques de rue. 17 juillet 2021-23 juillet 2022 » publiés sous le nom de Bettina Flores.

Pourquoi ces livres, pourquoi maintenant ?

Ces livres, un essai Didier Raoult, Médecin résistant ? Une enquête sociologique au cœur de la crise politique et médiatique du Covid-19, Rotterdam, Pays-Bas, éd. Mon Beau Livre, 2 novembre 2022 et mes Chroniques de rue. 17 juillet 2021-23 juillet 2022, Rotterdam, Pays-Bas, éd. Mon Beau Livre, 7 février 2023, sont le fruit de l’actualité politique, sociale et médiatique du Covid-19 qui a suscité en moi interrogations et besoin de comprendre les enjeux sociétaux en cours.

Pourquoi publiez-vous ces livres sous le nom de Bettina Flores ? D’où vient le choix de ce nom de plume ?

Quand j’ai publié mon premier roman policier en 2015, j’ai décidé de prendre un pseudonyme afin de distinguer les essais voire aussi les romans historiques, des romans policiers au genre littéraire très différent. Je voulais faire un distinguo. 

Bettina est le diminutif en italien d’Elisabetta (j’ai une cousine à Rome qui s’appelle comme moi Elisabetta Campagna et qu’on appelle depuis toujours Bettina). Flores est le patronyme d’une aïeule sicilienne de la fin du XVIIIe-début du XIXe siècle que j’ai trouvé sur l’arbre généalogique de la famille que m’avait envoyé un cousin passionné de généalogie.

Flores, flore, fiore (fleur en italien) m’a plu. Le premier est un nom méditerranéen qu’on trouve aussi fréquemment en Espagne, au Portugal et en France aussi.

Au bout de quelques années, je me suis rendue compte que je signais de plus en plus mes textes avec Bettina Flores, que ce soit romans policiers, romans historiques et mes derniers essais. 

Seuls les travaux écrits ou communications pour le monde universitaire ou académique, sont signés de ma vraie identité : difficile de faire autrement dans ce milieu qui n’aime pas le mélange des genres, écrivain et chercheur en même temps… sous peine d’être illégitime.  

Ceci dit, c’est le nom de plume que j’utilise et utiliserai dorénavant pour signer et publier tous mes écrits. Osciller entre deux noms, deux identités, n’est pas bon pour l’identification d’un auteur, cela brouille les repères et génère de la confusion dans le public.

Lire aussi cet Article… Les ambitions inavouées, Thomas Gomart

De ce que j’ai lu et compris, vous ne venez pas du monde scientifique, alors pourquoi ces recherches, vous instruire et expliquer aux autres ?

Je viens bien de la recherche universitaire en Sciences Humaines et Sociales. J’ai commencé en 1989 quand je préparais mon D.E.A. en Sciences du Langage spécialisé en Acquisition des langues (soutenance en septembre 1990), en étant membre du G.R.A.L. (Groupe de Recherche en Acquisition des Langues) des Universités Paris VIII-Saint-Denis et Paris X-Nanterre.

De 1999 jusqu’en 2008, quand j’ai commencé à préparer ma thèse de Doctorat sur la famille méditerranéenne (soutenance en octobre 2005) qui a été publiée sous une forme remaniée aux édition l’Harmattan en 2013, j’ai participé à des séminaires de recherche en Histoire contemporaine à l’IHTP (Institut d’Histoire du Temps Présent) de Paris et à Paris I-Panthéon avec des chercheurs-historiens du CNRS. Cela m’a donné matière à écrire par la suite un roman historique pendant la Seconde Guerre mondiale et un second roman pendant la Première Guerre mondiale, publiés en 2014 et 2021.

De 2005 à 2013, j’ai été membre du Laboratoire de Changement Social de l’Université Paris VII-Denis Diderot.

Depuis 2012, je suis membre de l’association Gradiva-Créations au Féminin, une association dont les membres chercheurs sont des universitaires et (ou) des artistes. J’ai participé à cinq colloques à Paris I-Sorbonne et trois de mes communications ont été publiées sous forme d’articles dans des ouvrages collectifs en 2017, 2018 et 2022 aux éditions l’Harmattan et Orbis Tertius.

Mon envie d’expliquer aux autres vient de mon métier d’enseignante que j’ai exercé à Paris à la fois comme Chargée de cours en Communication à l’Université (Paris XIII et Paris Est) pendant une douzaine d’années et au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) de Paris pendant six ans comme Formatrice en Communication et auparavant comme enseignante en Communication dans des écoles de BTS, de Commerce et d’ingénieurs en Informatique.

Monkey Pox et boycott. Pages 121 et 122. Vous parlez des ultra-riches et des médias mainstream qu’il faudrait boycotter. Vous serait-il possible de nous en parler un peu plus ? Le boycott lancé les 15, 16 et 17 août a eu quel résultat ?

Et finalement, qu’est devenu le Monkey Pox ?

J’ai arrêté de regarder la télévision début novembre 2020 quand je faisais des bonds sur mon canapé en entendant la propagande d’état diffusée à longueur d’antenne et qui ne correspondait en rien à ce que je pouvais lire dans des articles scientifiques de chercheurs du monde entier ou sur les médias alternatifs. Le seul moyen de garder l’esprit clair pour moi est de boycotter ces médias officiels qui sont au service du pouvoir. Je ne sais pas ce qu’a donné le boycott des 15, 16 et 17 août 2022. Le Monkey Pox a fait un flop dans l’opinion publique… Les Français ne se sont pas faits vacciner ou très peu. Et depuis, on n’en parle plus. C’est un peu l’équivalent du vaccin contre la grippe H1N1 en 2009 qui n’avait pas pris dans la population, malgré la peur générée d’une épidémie dévastatrice par les médias et le gouvernement.

Si vous deviez tirer une leçon de cette pandémie, ça serait quoi ?

Je n’aime pas tirer de leçon et pas sur cette pseudo pandémie car je considère que chacun est libre de se faire son opinion tout seul. Donner des conseils, penser pour les autres, à la place des autres, ne fait pas partie de mon mode de fonctionnement. C’est à chacun de juger ce qui est bon ou mauvais pour soi. Le seul constat que je peux faire, ce sont tous les mensonges qui ont été érigés en vérités qui ont ouvert de mon point de vue, les yeux à quantité de personnes qui sans cette crise, seraient restées dans une vision angélique du monde où il est impensable que des gouvernements veuillent du mal à leur population pour des motifs essentiellement financiers voire idéologiques.

Nous sommes en pleine période du couronnement du roi Charles III. Dans votre livre, vous parlez du décès de la reine Élisabeth II et du passé nazi de certains membres de la famille Windsor. Vous avez écrit ceci : « Je n’ai aucune appétence pour les mon-arch-ies richissimes qui vivent aux crochets du contribuable. »

Que devons-nous comprendre ?

Oui, le sacre de Charles III suite au décès de sa mère, Elizabeth II, relève pour moi plus du folklore qu’autre chose même si je comprends l’attachement des Britanniques – mais pas tous les Britanniques – à la monarchie. Étant française et républicaine, le sujet m’indiffère. Effectivement, la monarchie britannique comme d’autres dans le monde est un vestige du passé et vit aux crochets du contribuable. À chacun sa caste entretenue financièrement par les citoyens et qui n’est pas forcément royale…

La liberté, pour vous, c’est quoi ?

La liberté pour moi est d’abord la liberté de parole, d’expression, qui est inscrite dans notre constitution et qui est bien malmenée par les temps qui courent… La censure fait rage, tout dissident à l’encontre de la doxa est taxé de complotisme, de conspirationnisme sans fondement et surtout sans argument. Il suffit de contester la ligne officielle du pouvoir en place pour être ostracisé, boycotté, interdit de parole et surtout de débat, le tout dans un déni de démocratie que je trouve très inquiétant. Reading Le Manifeste conspirationniste est le sujet du colloque auquel je participe le 26 mai à Londres à la Senate House. Ma communication portera sur « L’instrumentalisation politique de la peur ».

Qu’est-ce qui vous amène à prendre la plume et à devenir écrivain ?

L’écriture a été un cheminement pour moi qui a débuté quand j’ai commencé à rédiger ma thèse à la fin des années quatre-vingt-dix. Je pense que je portais ça en moi depuis longtemps sans le savoir. Il y a une tradition orale chez les femmes de la famille qui sont de grandes « raconteuses d’histoires »… narratrices, ma grand-mère maternelle plus particulièrement. Mes études de lettres, mon goût très prononcé pour la lecture, y ont contribué aussi. En fait, je ne peux pas rester une journée sans lire. Même si je peux rester des journées entières sans rédiger une ligne. Mais, j’ai toujours une idée qui court dans la tête que tôt ou tard je retranscris. Je pense qu’au fil des ans, c’est devenu un besoin quasi vital pour moi dont je ne m’explique pas la raison.

Vous résidez désormais à Perpignan. Pourquoi le Sud ?

Depuis août 2013, je vis en Catalogne à Perpignan. La région a à voir avec mon histoire familiale. De nombreux membres de ma famille d’origine italienne à l’indépendance de la Tunisie en 1956 ont commencé à s’installer en France, un pays qu’ils ne connaissaient pas du tout. Une grande partie s’est installée à Port-Vendres sur la côte catalane. J’y allais depuis que je suis née tous les étés, chez un oncle et une tante. Quand j’ai décidé de quitter Paris, la Catalogne a été une évidence pour moi. Je m’y sens bien. C’est la Méditerranée à laquelle je suis très attachée depuis toujours et qui fait partie de mon univers culturel et familial.

Entretien réalisé le 16 mai 2023.