Rodolphe Oberbek nous parle de son livre Promesses d’une vie libérée, publié aux Éditions du Cerf.
Rodolphe Oberbek est pasteur et praticien. Il est administrateur de la fédération des associations familiales protestantes qui regroupe environ 200 associations. Il est aussi administrateur de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) qui représente les 18 millions de familles vivant en France.
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INTERVIEW
Quelle est l’histoire derrière l’écriture de ce livre ? Qu’est-ce qui vous a motivé à l’écrire ?
L’écriture de ce livre provient de trois grandes réalités qui m’interpellent régulièrement. Dans le cadre de mes engagements, j’ai souvent été au contact de nombreuses souffrances et drames humains. Toutes avaient comme dénominateur commun : les manquements ou les traumatismes dans l’enfance. J’ai observé en tant que chrétien, que la foi et la prière seules n’effacent pas les dettes de l’ardoise du passé. La réalité est que nous vivons sous l’influence de notre enfance plus que nous le pensons.
Un dernier constat : les personnes qui réussissent à sortir d’entraves passées, font majoritairement appel à de l’aide extérieure. (psychologue, thérapeute, conseiller spirituel, coach…) Je suis convaincu que tous peuvent vivre un peu plus de liberté dans leur quotidien. Je ne cautionne pas la pensée qu’il y aurait des forts qui s’en sortent toujours et des faibles qui doivent subir toute leur vie ! En alliant soutien spirituel et psychologique il est toujours possible de vivre des restaurations dans ce qui a fait défaut dans notre enfance.
Par ce livre, je veux rejoindre tout individu et lui donner un outil pour sortir des prisons de son enfance.
Dans votre livre, vous abordez la notion de « panser sa vie ». Comment définissez-vous précisément ce concept ?
J’ai choisi l’expression « panser sa vie » car pour bien panser il faut mieux penser ! Nous possédons tous des croyances bien ancrées en nous. Elles définissent qui nous pensons devoir être et ce que nous pensons devoir faire. Elle proviennent d’une part, de notre éducation, et d’autre part, de toutes personnes qui ont eu ou ont encore une influence sur nous. Nos blessures ne cicatrisent pas car nous sommes bloqués par des raisonnements intérieurs.
Nos croyances peuvent se catégoriser par différents types d’injonctions parentales. Par exemple l’injonction « Fais des efforts » se traduit au quotidien par « je dois faire plus pour être meilleur, je ne peux pas me permettre de prendre du repos ! » Ce qui ne peut qu’augmenter le niveau de stress de la personne. Face à cela, un changement de penser doit s’opérer. Une nouvelle croyance pourrait être : « je me permet de profiter du moment présent, c’est légitime et bénéfique pour moi». C’est un excellent pansement pour tous ceux qui sont esclaves de « Fais des efforts » !
Parlez-nous de Dieu et de la façon dont il manifeste son amour : j’ai soif de tout comprendre.
Dans cette question Dieu est associé avec amour. Est ce que cela veut dire que c’est une évidence pour tous ? Malheureusement ce n’est pas le cas. La faute aux croyances erronées concernant ce qu’est vraiment l’amour.
Dans mon livre « Promesses d’une vie libérée », je parle de ce besoin, pour tous, de vivre l’amour vrai d’un père et d’une mère. Je présente Dieu comme une mère et un père qui manifestent l’Amour véritable et parfait à leurs enfants. Dieu nous aime comme une mère. Face à nos peines, Il nous console, nous entoure de tendresse. Il nous veut avec et près de lui. Il se sacrifie pour ses enfants et cela il l’a prouvé en s’incarnant en Jésus-Christ pour mourir sur la croix.
Dieu nous aime comme un père. Il nous guide vers un avenir plein d’espérance. Il a fait des promesses nous concernant. Nous indique, sans l’imposer, un cadre de vie qui nous préserve des conséquences du mal. Il reste toujours présent même lorsque nous lui sommes indifférents.
Mais souvent son amour dépasse notre compréhension car nous le mesurons à nos façons humaines d’aimer. Donc tout comprendre de son amour n’est pas possible, par contre recevoir d’avantage de Son amour est à la portée de tous !
Comment vivre sa foi chrétienne de manière authentique dans le monde actuel, confronté à de nombreux bouleversements et crises identitaires ?
Effectivement, nous vivons dans une société mouvante. Le matérialiste, l’individualisme et l’hédonisme ont fortement imprégnés notre culture occidentale. Les valeurs chrétiennes correspondent de moins en moins, pour ne pas dire qu’elles s’opposent, aux valeurs de notre société post-moderne. Aujourd’hui, vivre sa foi chrétienne de manière authentique est un défi de tous les jours. Il est nécessaire, à mon avis, de revenir à l’essentiel de la foi et d’abandonner les apparences de foi.
La foi chrétienne se définit par une dépendance et une espérance en la personne de Jésus-Christ qui est Dieu incarné. Elle se fonde sur des textes anciens compilés dans la Bible. Elle se réfère aux témoignages d’hommes et de femmes qui nous ont précédé. De plus la foi se vit et s’entretient dans le cadre d’une communauté : l’Église.
Il faut donc accepter de se sentir étranger à certaines façons de vivre de notre société. Mais la foi chrétienne n’a de sens que dans les œuvres qu’elle manifeste. Tout en se sentant étranger à l’évolution de se monde, nous devons l’aimer et agir pour son bien.
Une foi authentique ne provoque pas le rejet du monde mais des actions qui seront comme des phares pour tous ceux qui sont sans repères.
De quelle manière les principes bibliques peuvent-ils contribuer à l’amélioration des relations interpersonnelles ?
La Bible est riche en récits qui décrivent les relations interpersonnelles. Ils permettent de découvrir un panel de relations diverses et variées. Chacune de ses relations manifestent les personnalités des différents interlocuteurs et leurs façon d’interagir entre eux.
Nous retrouvons aujourd’hui les même types de relations, de personnalités et d’interactions. Les récits bibliques nous permettent ainsi de saisir les éléments d’amélioration de nos relations.
De plus les enseignements de Jésus sont fondamentaux pour réussir dans notre désir d’améliorer nos relations. Ses enseignements sont tous liés à des circonstances du quotidien. Ils peuvent facilement s’appliquer à notre vécu actuel. Jésus intervient au cœur de nos relations. Il nous propose un autre regard sur notre prochain et une autre façon d’agir envers lui. Cet enseignement est résumé par cette fameuse parole : « Tu aimeras ton prochain comme toi même. » C’est ici le principe de base pour améliorer ses relations interpersonnelles.
Quel conseil donneriez-vous à une personne aux prises avec des sentiments de culpabilité ou de honte ?
Le sentiment de culpabilité et le sentiment de honte ne sont pas du même ordre. Le premier est intériorisé : Je me juge moi-même. Le second est fonction du regard des autres : Je suis jugé par les autres.
On se sent coupable dans la mesure où selon notre propre mesure du bien et du mal nous avons l’impression d’avoir commis une faute. On se sent honteux face au groupe qui pointe du doigt, selon ses normes, notre comportement inadapté.
La question a se poser face à un sentiment de culpabilité est : Qu’est-ce qui est objectivement mal dans ce que j’ai fait, dit ou penser ? Qu’est-ce qui fait que je crois que cette action est mauvaise ?
Pour le sentiment de honte il est toujours interessant de se poser la question du bien fondé de telle norme de société.
Si une personne est en prise avec ce genre de sentiments, il faut qu’elle se dise qu’aucun jugement ne porte la vie en soi ! L’important n’est pas de s’attacher au sentiment qui enferme mais de chercher des solutions libératrices pour sa vie.
Entretien réalisé le 15 juin 2024
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