Permettez-moi de vous tutoyer le temps de cette interview. « Sango & vous », est le titre qui a grandement participé à te faire connaître sur la scène populaire (musicale) du Cameroun, de l’Afrique… Quel était réellement le message que tu voulais faire passer ?
En fait le message est simple : avant d’arriver au Cameroun en 2007, j’ai eu la chance de parcourir quelques pays, à chaque fois on me posait la question de savoir d’où je venais, je disais Centrafrique, normal…
Sauf que c’était toujours suivi de « c’est dans quel pays ? Afrique du Sud ? Bref tout ça pour dire que, cette chanson est en quelque sorte ma carte de visite, c’est ma manière à moi de crier haut et fort d’où je viens.
Faire connaître mon pays aux autres et de m’affirmer en tant que chanteuse centrafricaine.
Chacun de nous a une définition propre de la culture. Quelle est la tienne ?
Pour moi la culture est un ensemble des traits qui caractérisent une personne ou un pays.
Qui es-tu réellement ?
(rires) Qui suis –je ? Je déteste parler de moi… En tout cas je pense être quelqu’un de très simple, sincère, sensible, naturelle, déterminée.
Que fais-tu ?
Je suis artiste chanteuse, c’est mon métier, je ne fais rien d’autre que ça.
Comment vis-tu ton quotidien au Cameroun ?
Je vis de la manière la plus simple, je n’aime pas trop faire du bruit autour de moi, du coup je suis tranquille, on ne s’intéresse qu’à mon travail et c’est plutôt pas mal.
Certaines personnes te reprochent de chanter trop souvent en « Sango » (langue de la république centrafricaine), que peux-tu répondre à cela ?
Je comprends qu’ils veuillent comprendre ce que je dis dans mes chansons, mais je pars du principe que la musique est universelle donc pas besoin de comprendre mais juste se laisser transporter.
Le Sango est ma langue maternelle, je transmets plus d’émotion quand je chante en cette langue que dans toute autre.
En plus c’est aussi un combat pour moi : celui de faire connaître mon pays et cette belle langue. Et je fais des efforts pour chanter en d’autres langues : en Lingala, en Ewondo (Sud-Cameroun) ou encore en Français.
Je ne suis en aucun cas fermée de ce coté là, mais c’est vrai que je mets un accent particulier sur le Sango.
Pour préparer à bien cet entretien, je me suis permis de donner la parole aux gens de Bruxelles, Genève ou encore de Paris. On vous surnomme, « l’ambassadrice du Sango » et dans leur bouche, j’ai appris que ton dernier album est de l’autoproduction. Peux-tu nous le présenter ?
Je les remercie de me considérer comme tel, mais moi je ne me vois pas ainsi, je ne fais que faire mon devoir de citoyenne.
Mon album « Bêkou » (espoir) est sorti depuis le 19 mars 2013.
Cet album me ressemble, je me suis amusée à le faire, c’est le fruit de longues années de travail et je suis heureuse de le partager avec tous ceux qui aiment ce que je fais.
Qu’est-ce que ça fait quand on construit un projet musical comme « Bêkou », qu’on le produit et le promeut ensuite soi-même ?
C’est du boulot mais en même temps un plaisir.
Dans tes nombreux déplacements de travail, peux-tu nous citer les pays qui t’ont séduit, et pourquoi ?
L’Asie m’a beaucoup marquée : les gens sont simples et aiment la vie, ils sont heureux avec un rien, cela m’a énormément marquée.
Quels sont tes beaux souvenirs dans le domaine culturel ?
Des rencontres. ! J’ai une relation particulière avec les différentes personnes que je rencontre et elles sont toutes magiques.
Quels sont les projets culturels d’Idylle Mamba ?
Je suis sélectionnée pour participer aux 7èmes jeux de la francophonie qui ont lieu à Nice en France en Septembre prochain, en Novembre je serai au Tchad pour le Festival « Ndjam-Vie ».
Quel est ton but dans la vie artistique ?
Si un jour j’arrive dans un pays et qu’on ne me demande plus d’où je viens, c’est que mon but est atteint, (rires). J’aurai réussi mon combat, mais il reste encore beaucoup de chemin alors…je continue de bosser.
Partages-tu l’expression : « On devient quelqu’un toujours derrière quelqu’un ?» Si oui, qui a fait de toi celle que tu es ?
Oui et non, je m’explique : si je suis ce que je suis aujourd’hui c’est grâce à ceux qui viennent me voir en concert ou qui achètent mon disque, si on part de ce principe là, alors oui on devient quelqu’un derrière quelqu’un.
Non, parce que je ne suis pas partisane du favoritisme, j’aime gagner mon pain à la sueur de mon front, tant que tu travailles, tu en récoltes les fruits. Malheureusement certaines personnes continuent de croire qu’il suffit d’avoir un frère ou un oncle quelque part pour devenir PDG sans faire d’effort.
Quels conseils veux-tu partager avec la jeunesse ?
Toujours croire en soi, et se donner les moyens de réaliser son rêve le plus cher.
Entretien réalisé en 2013
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