Cézanne, Marie-Hélène Lafon
Cézanne : Des toits rouges sur la mer bleue
Il y a Paul et il y a monsieur Cézanne.
Il y a le père et la femme, le jardinier Vallier, le docteur Gachet et les écrivains Flaubert et Zola. Tout un monde.
Il y a les toits rouges sur la mer bleue, les mains, le sucrier, le chapeau, l’argent et les secrets.
Il y a les silences, épais.
Marie-Hélène Lafon est allée vers Cézanne comme on « va au paysage ».
À corps perdu.
Cet essai en est la trace éblouie.
Lire aussi cet Article… Destins entrelacés : Quand l’amour et l’histoire forgent les liens – Roman poignant par Zeruya Shalev
Le livre…
« Des toits rouges sur la mer bleue.
Les mots sont de Cézanne, dans une lettre écrite à l’ami Pissarro le 2 juillet 1876 ; Cézanne est à l’Estaque, il a trente-sept ans et il peint.
L’Estaque, le corps des pays, les étés, les saisons, le rouge inépuisable, sa brûlure, et la peinture à l’épicentre du séisme vital.
La vie de Paul Cézanne serait un long, lent et sûr séisme peinturier.
Je ne raconterai pas la vie de Cézanne, je ne ferai pas le tour de sa peinture, je ne suis ni biographe ni spécialiste. Je prends des chemins buissonniers, je flaire, je palpe, je tâte. Je rumine des moments, le matin du mariage de Paul Cézanne, le jour de la mort de sa mère, ses dernières heures à l’atelier des Lauves, un soir d’été à Auvers-sur-Oise en août 1873 ou quelques heures immobiles, au creux d’un après-midi de novembre 1874. Le père de Cézanne, sa mère, sa femme, Hortense, et le jardinier Vallier ou le docteur Gachet tournent avec moi autour du corps du peintre au travail, autour de ses gestes, de sa démesure, de son ardeur.
Il sera question d’une échelle et d’un atelier fendu, il sera question de lumière, d’amitié, de sous-bois, de Flaubert et de Zola, d’oreilles et de pommes, de solitude, d’Aix et de Paris, de Paris et d’Aix, de pantoufles et de confiance. Il sera question de silence. »
Marie-Hélène Lafon a grandi dans une ferme isolée du Cantal. À travers ces conversations, elle nous invite dans son pays perdu, ces terres volcaniques de moyenne montagne où la sauvagine, toujours proche, palpite sous l’écorce des choses.
Voyage au cœur d’un monde intense, aux sources de la beauté.
Romancière et nouvelliste, Marie-Hélène Lafon a notamment publié chez Buchet/Chastel Les derniers indiens (2008), L’annonce (2009) et Joseph (2014).
Elle a obtenu le Prix Renaudot des Lycéens 2001.
Le Prix Goncourt de la nouvelle 2016.
Laisser un commentaire